11 questions à se poser avant de devenir artisan du bâtiment

Vous voulez devenir artisan, mais vous en êtes encore au stade de l’idée ? Bravo, vous avez fait le premier pas : c’est probablement le plus important ! Le second, c’est de commencer à préciser son projet, étape par étape. Pour cela, voici 11 questions essentielles à se poser avant de se mettre à son compte dans le bâtiment.

Que ce soit pour devenir plombier, peintre, maçon, carreleur ou électricien, il y a beaucoup d’obstacles en commun. Bien se préparer est fondamental : cela va vous permettre de poser les fondations de votre projet de reconversion professionnelle. Ces 11 questions concrètes vous aideront à savoir comment devient-on artisan, et comment se donner toutes les chances de dépasser la barre fatidique des 3 ans. 

Se mettre à son compte : quel métier ? 

Pour la première des questions, vous avez peut-être déjà la réponse : quel métier d’artisan du bâtiment choisir pour se mettre à son compte ? Pour certains, il s’agit d’un choix évident, à partir des affinités, de ses compétences, de son expérience, etc… 

Pour d’autre, on peut hésiter entre plusieurs métiers. Certains critères comme la rémunération, les débouchés, les formations requises ou l’investissement nécessaire peuvent impacter le choix du métier pour se mettre à son compte. On fait le point sur ces critères, et sur la liste des métiers qui recrutent dans le bâtiment avec cet article [insérer lien texte 1 « comment choisir son métier d’artisan du bâtiment »]. 

Mon métier artisanal est-il réglementé ? 

Certaines activités artisanales sont réglementées. En d’autres termes, vous aurez besoin d’un diplôme (ou d’une expérience) pour exercer ! Comment savoir si votre futur métier d’artisan du bâtiment est réglementé ? C’est simple : c’est le cas de tous les métiers du BTP, de la construction et de la rénovation. Sont concernés tous les artisans qui touchent au bâti, gros œuvre ou second œuvre, réseau électrique, etc…

Cela inclut aussi les peintres en bâtiment, le revêtement jouant un rôle dans l’enveloppe du bâti et donc dans sa solidité. Seul un métier n’est pas réglementé et peut être exercé en tant qu’artisan sans diplôme : il s’agit de l’« homme toutes mains »,  professionnel multiservice réalisant des travaux de bricolage légers – et très demandés. 

Pour accéder à un métier réglementé en reconversion, vous pouvez passer par la case formation (CAP ou BEP pour les métiers manuels). Pour cela, des financements sont possibles, ce qui nous amène à la 3ème question : 

Comment financer ma reconversion ? 

Se reconvertir comme artisan du bâtiment a un certain coût. Heureusement, il existe pleins de possibilités de financement. 

Tout d’abord, l’évaluation des besoins de financement : ils incluent éventuellement une formation, par exemple un CAP d’un an en formation continue. Ensuite, vous devrez prévoir le financement des investissements et autres charges pour se mettre à son compte dans le bâtiment. Matériel, outillage, pièces et matières premières, véhicules, locaux : les besoins varient en fonction du métier choisi. Il vous faudra aussi de quoi vivre plusieurs mois, le temps de faire connaître votre activité et de trouver vos premiers clients [insérer lien texte à venir]. 

Rassurez-vous, il est possible de se financer avec peu (ou pas) de fonds propres. De nombreuses solutions de financement sont envisageables. Au-delà du prêt bancaire, les aides publiques sont là pour vous aider à devenir artisan du bâtiment. On trouve plus de 2000 aides référencées sur le site aides-entreprises.fr, géré par les CMA. Il y en a forcément plusieurs qui peuvent soutenir votre projet, en fonction de votre lieu de résidence. 

Les aides les plus communes pour financer sa reconversion professionnelle sont les suivantes : 

  • ACRE 
  • AIF
  • Garantie création BPI France 
  • Prêts d’honneur.

Devenir artisan : comment faire mon business plan d’autoentrepreneur du bâtiment ?

Pour obtenir des aides au financement ou un prêt bancaire, un « business plan » (ou plan d’affaire) sera indispensable. C’est une étape essentielle pour consolider votre activité, la crédibiliser et lui permettre de passer la barre des 3 ans. En effet, c’est la durée à partir de laquelle une entreprise est estimée rentable et pérennisée. 

Pour faire votre business plan d’artisan du bâtiment, vous allez devoir entrer dans les détails. Nature de l’activité (construction ou rénovation), cible (particuliers ou entreprises), emplacement, atouts concurrentiels, tarifs… Le document inclut une évaluation de vos coûts de fonctionnement, de lancement, de trésorerie. Vous allez aussi évaluer les financements nécessaires, votre apport, et surtout les revenus attendus de votre activité. 

Pour un business plan de peintre, de maçon, d’électricien ou autres, vous pouvez utiliser un modèle en ligne. Il en existe pour tous les principaux corps de métiers permettant de se mettre à son compte. Vous pouvez aussi contacter votre Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA), où un conseiller peut vous aider à créer votre business plan personnalisé. 

Quels débouchés / où s’installer ?

Les débouchés sont abordés dans le business plan. Ils font partie des questions à se poser au tout début de sa reconversion comme artisan du bâtiment. Quels débouchés espérer au moment de se mettre à son compte ? La réponse la plus complète à cette question consiste à faire une étude de marché. Elle va consister à analyser le marché du corps de métier envisagé, sa concurrence, les clients potentiels, la réglementation et la demande vis-à-vis de votre prestation. 

Les débouchés sont aussi liés à ce que vous offrez, à travers vos atouts concurrentiels. Pour qu’ils soient élevés, soit vous apportez quelque chose de nouveau/innovant, soit vous arrivez dans une zone où la demande est plus forte que l’offre. Pour cela, le lieu d’installation de votre activité est capital. Si une zone est saturée, vous pouvez choisir de déménager pour devenir artisan du bâtiment à votre compte. 

Quel statut d’entreprise pour se mettre à son compte dans le bâtiment ?

Simplicité de création, gestion comptable, protection de vos biens propres, plafonds de revenus… Chaque statut d’entreprise répond différemment à ces critères.  

Pour résumer, on débute souvent en tant qu’« autoentrepreneur » du bâtiment. Le terme exact est maintenant celui de microentreprise. Il s’agit d’un régime fiscal avantageux qui simplifie la comptabilité (et vous évite de facturer la TVA dans un certain plafond, ce qui peut vous rendre moins cher aux yeux de vos clients).

Pour bénéficier du régime de la microentreprise, vous pouvez choisir entre ces 2 statuts juridiques pour entreprise du bâtiment débutante : 

  • EI (entreprise individuelle) : le plus simple à créer ;
  • EIRL (entreprise individuelle à responsabilité limitée) : protège vos biens propres en cas de coup dur.

Chaque microentreprise a des plafonds à respecter : pour un artisan, le chiffre d’affaires ne doit pas dépasser 72.600€ par an en prestation de service (chiffre de 2021). Au-delà, vous ne pourrez plus déclarer vos revenus au régime micro. 

Enfin, si vous envisagez un développement rapide ou l’entrée d’associés dans l’entreprise, vous pouvez préférer les statuts suivants : SARL, EURL ou SAS

Les artisans doivent-ils faire le stage de préparation à l’installation (SPI) ?

Depuis 2019, le SPI n’est plus obligatoire pour les artisans qui se mettent à leur compte dans le bâtiment. Il est recommandé : c’est une formation courte et utile pour fortifier son projet. Dans tous les cas, si vous créez une microentreprise d’artisanat du bâtiment, vous n’êtes pas obligé de passer par la case SPI. 

Cela dit, voici pourquoi le faire quand même ! Ce stage de 5 jours est organisé par la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA). Il vous enseignera les bases de la comptabilité, de la gestion d’entreprise et toutes les formalités pour créer son activité. Il permet aussi de consolider son projet de reconversion dans l’artisanat, en abordant le business plan ou la stratégie commerciale. Il vous permet d’acquérir des savoirs utiles pour assurer la pérennité de votre future entreprise du bâtiment

Si vous souhaitez y assister, le stage est payant : son prix varie selon les CMA. Il est d’environ 200€ en moyenne. Il peut être pris en charge par la CMA, Pole Emploi ou encore votre compte formation. 

Quelles sont les formalités d’inscription de votre autoentreprise ? 

Créer une entreprise individuelle est très facile. La démarche s’effectue auprès d’un guichet unique, le Centre de Formalités des Entreprises (CFE). 

En tant qu’artisan du bâtiment, votre CFE est géré par la Chambre des Métiers et de l’Artisanat. C’est là que vous devez vous rendre pour créer une entreprise individuelle artisanale.  

Vous devrez ensuite immatriculer votre entreprise au Répertoire des Métiers (RM). Si il s’agit d’une activité artisanale réglementée, il vous faudra apporter la preuve de votre qualification professionnelle : 

  • Diplôme CAP (ou équivalent ou supérieur) dans le métier envisagé 

OU 

  • Expérience professionnelle d’au moins 3 ans dans le métier. 

Quelles assurances pour un artisan du bâtiment ? 

Pour devenir artisan du bâtiment, il vous faut aussi souscrire plusieurs assurances obligatoires. Avant l’ouverture du premier chantier, vous devez justifier d’une garantie de responsabilité civile professionnelle (RC Pro). 

Si la prestation concerne un ouvrage de gros œuvre ou de construction, une garantie décennale est aussi nécessaire. 

Ces assurances pour artisans du bâtiment s’ajoutent aux assurances concernant votre véhicules, vos locaux, vous outils et engins, etc… 

Comment gérer une auto entreprise ?

En se mettant à son compte, on ne devient pas seulement artisan, mais aussi chef d’entreprise. Cette double casquette entraîne des obligations concernant la gestion d’entreprise, la gestion administrative, la comptabilité, etc… 

Il vous faudra développer des aptitudes commerciales pour trouver des clients et des chantiers. Et même gérer les RH si vous recrutez un ou plusieurs salariés ! Difficile au début, ces tâches vont vite devenir une seconde nature. Le stage de préparation à l’installation peut être utile pour maîtriser tous ces aspects. Surtout, vous pouvez vous faire accompagner à n’importe quel moment par des conseillers spécialisés. 

Comment se faire accompagner ?

Une fois lancé, de nouvelles questions ne manqueront pas d’apparaître : comptabilité, comment embaucher un salarié, comment se faire connaître, comment trouver plus de chantiers, comment se démarquer de la concurrence, comment chiffrer ses devis, etc… 

Heureusement, vous n’êtes pas seul ! Il existe de nombreux organismes pour vous accompagner, vous conseiller, ou même trouver un parrainage… Des réseaux d’accompagnement (et de financement) sont mis en place au niveau local. Pour trouver le vôtre, vous pouvez contacter BPI France ou votre CMA la plus proche, pour vous faire aider dès les premières ébauches de projet. Cet accompagnement est à poursuivre après le démarrage de votre activité : selon BPI France, 85% des entreprises accompagnées sont encore en vie 3 ans après le lancement.